Cette année, le Festival Country de Lotbinière a eu l’excellente idée d’offrir des spectacles gratuits en après-midi, mettant en vedette des artistes du Québec. La programmation a donc pratiquement doublé; les spectateurs étaient ravis de l’ajout et les artistes ont été enchantés de l’accueil qu’ils ont reçu. Même la pluie s’est faite clémente pendant ces spectacles.
C’est Philip Saucier qui a eu l’honneur d’être le tout premier sur scène, le vendredi. Malheureusement, je n’ai pas pu assister à sa prestation. Je n’ai entendu que les quelques dernières notes. Le public présent, lui a semblé fort apprécier les chansons de son album Avant l’aurore.
La programmation prévoyait ensuite le spectacle de Francis Degrandpré, puis Laurence St-Martin devait clore cette première journée. Cependant, les deux artistes, qui se connaissent très bien et qui partagent les mêmes musiciens, ont décidé de nous offrir un spectacle conjoint d’une heure et demie au lieu de deux prestations distinctes. Quelle belle idée! C’est le candidat de La Voix 2020 qui a commencé. Francis nous a offert des chansons de son cru, tirées de son tout nouvel album, Soir de quai, et quelques reprises, dont quelques-unes interprétées avec sa comparse d’une journée, Laurence St-Martin. Laurence a puisé dans ses deux albums, Fille des Îles et Prendre le temps, pour divertir la foule, qui ne s’est pas gênée pour exprimer son plaisir.
La deuxième journée a commencé avec Audrey Charbonneau. La chanteuse a vite fait de conquérir la foule avec des extraits de son album Tatouée Country. Les gens ne sont pas faits priés pour taper des mains et danser sur sa musique. Les chansons Au camping du lac Chez-nous et Je danse seule, entre autres, ont été très appréciées. Très attachante et vraie, Audrey a su profiter pleinement de la scène qui lui a été offerte.
Laurence Doire s’est ensuite présentée sur scène en formule acoustique. Elle a interprété quelques-unes de ses compositions, dont Sunshine toi et moi et Upside-down, et des reprises de toutes sortes. Celle qui dit beaucoup aimer CCR a offert une excellente version de Have you Ever Seen the Rain. Sa grande expérience de scène lui a permis de gagner rapidement l’auditoire. La sympathique chanteuse a très certainement conquis de nouveaux fans avec sa prestation.
Le dernier artiste de samedi était Phil Lauzon, qui a d’ailleurs profité de sa présente au Festival pour lancer officiellement son album, qui s’intitule simplement Phil Lauzon. On dit qu’un bon artiste amène le party partout où il va et Phil a pris l’expression à la lettre, étant accompagné d’un autobus de fans qui sont venus jusqu’à Saint-Agapit pour entendre ses chansons et faire la fête. Son Country anglophone rappelant un peu Luke Combs était irrésistible pour tous les gens présents. La foule était dense devant la scène et tout le monde s’est amusé ferme; j’ai d’ailleurs croisé de nombreuses personnes portant un chandail de Phil durant toute la fin de semaine.
Pour terminer le festival en beauté, la scène Kia accueillait un trio féminin qui ne manquait pas d’intensité : Mégane Lebel, Léa Jarry et Sara Dufour. Mégane a présenté les chansons de son EP L’accalmie. Toute en douceur, accompagnée d’un guitariste, Mégane Lebel a charmé la foule qui commençait à s’accumuler près de la scène. En ce dimanche après-midi, ce sont les enfants qui dansaient sans arrêt, les parents un peu en retrait les surveillaient tout en écoutant la chanteuse se raconter à travers ses chansons.
Léa Jarry est ensuite montée sur scène, accompagnée de ses musiciens. Tous de rose vêtus, les musiciens et la chanteuse ont rapidement mis en place l’univers dans lequel évolue Léa. Celle-ci a offert les chansons de son album L’heure d’été et de son EP Entre temps, en plus d’y aller d’un medley karaoké assez éclectique et de quelques reprises (son interprétation de Tennessee Whiskey était d’ailleurs excellente). La foule a rapidement adopté la chanteuse. Qu’elle nous raconte son enfance, nous parle de ses états d’âme ou nous présente un souvenir inventé, Léa Jarry utilise ses mots pour peindre des portraits qui prennent vie devant nous.
Enfin, il faut mentionner que les organisateurs du Festival ont négligé de nous alerter de la tornade qui allait sévir cet après-midi-là. Nommée Sara, cette tornade a tout emporté sur son passage, laissant dans son sillage des gens extrêmement heureux et de bonne humeur. La foule s’est allumée avant même qu’Arianne, l’animatrice du spectacle, n’ait terminé de dire le nom de la chanteuse. Sara Dufour est entrée sur scène en coup de vent. Extrêmement énergique, on sent bien que Sara a un lien spécial avec la foule. Dans son spectacle, elle se présente, se raconte, parle aux gens comme si nous étions dans le salon de son petit trois et demie ou dans la cuisine chez Té Mille. Semi-route, semi-trail n’est pas qu’une image, c’est véritablement un mode de vie pour elle, comme elle en fait la démonstration encore et encore pendant une heure. Et pendant cette heure, les gens ont chanté à pleins poumons, ont ri avec elle et ont plongé avec elle dans une série de tableaux qui dépeignent le quotidien. Des shows Punk, elle en a vu et c’est cette même énergie débridée qu’elle a dégagée tout au long de son spectacle. Comme une véritable tornade, après son passage, les gens ont l’air un peu de se demander ce qui est arrivé, regardent autour d’eux pour constater les dégâts et se remettent tranquillement du choc. Contrairement à une véritable tornade, tout le monde aurait aimé qu’elle revienne sévir encore un peu.
Autres photos – Nicolas Racine photographe